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Le 11 septembre dernier, l'Autorité des marchés financiers (l'« AMF ») et le Bureau du surintendant des institutions financières (le « BSIF ») ont publié conjointement un rapport intitulé Renforcer la résilience financière face aux risques climatiques (le « Rapport »). Le Rapport fait état des observations de ces deux régulateurs quant aux résultats de l'exercice normalisé d'analyse de scénarios climatiques (l'« ENASC »).
L'ENASC est une initiative conjointe de l'AMF et du BSIF qui a été déployée au cours de l'exercice financier 2024-2025. L'ENASC visait à évaluer les risques physiques et de transition liés aux changements climatiques au sein du système financier canadien. Il a été réalisé à partir de scénarios standardisés élaborés par les régulateurs, que les institutions devaient appliquer à leurs portefeuilles afin de mesurer leurs vulnérabilités et leur résilience. Plus de 250 institutions financières y ont participé, y compris des banques, des assureurs et des gestionnaires de portefeuille.
Les objectifs poursuivis étaient d'améliorer la compréhension du secteur financier à l'égard des risques financiers liés au climat, de favoriser le développement de capacités d'évaluation des risques climatiques, et de fournir une perspective normalisée comparable des risques physiques et de transition à l'ensemble des institutions financières. Ce bulletin fait état des trois principaux enjeux soulevés par le Rapport.
Enjeu 1 : Manque de données fiables liées au climat
Le Rapport souligne qu'il y a des limites importantes concernant les données climatiques, tant sur le plan de leur disponibilité que de leur fiabilité. Les institutions financières ont souvent dû travailler avec des informations incomplètes, non harmonisées ou issues de sources tierces difficiles à valider, ce qui a restreint la portée et la précision de leurs analyses de risques. Le Rapport indique qu'il est primordial de renforcer la qualité et la cohérence des données, afin que les institutions puissent évaluer les risques climatiques de manière fiable et prendre des décisions éclairées en matière de gestion des risques.
Le Rapport indique que les institutions financières devront faire des investissements stratégiques dans les données liées au climat et dans l'infrastructure des données, afin de pouvoir évaluer et gérer les risques climatiques avec une plus grande précision.
Enjeu 2 : Augmentation des risques physiques
Le Rapport soulève le fait que le manque de données concernant les risques physiques liés au changement climatique qui pourrait entraîner un problème à long terme pour les institutions financières. Un risque physique désigne le risque de pertes financières ou de perturbations liées à des événements climatiques extrêmes ou à l'évolution progressive du climat; par exemple, l'augmentation du risque d'inondation et de feux de forêt.
En matière d'inondations par exemple, le Rapport conclut que les institutions financières manquent d'accès aux cartes indiquant les plaines inondables et à l'information concernant les polices d'assurance souscrites pour ces immeubles situés dans des secteurs à haut risque. Le Rapport précise que cela pourrait empêcher les institutions financières d'évaluer adéquatement le risque que les propriétés situées dans ces secteurs verront leur valeur marchande diminuer ou seront déclarées perte totale en cas d'inondation.
De plus, le Rapport note que les immeubles à risque d'inondations répétées ou graves pourraient devenir inassurables, les rendant éventuellement inadmissibles au financement hypothécaire. Le Rapport souligne que cette situation pourrait entraîner des répercussions systémiques si ces risques sont concentrés dans des régions vulnérables ou des répercussions sur le bilan d'une institution financière.
Enjeu 3 : Incertitude des risques liés à la transition
Le Rapport mentionne également les défis auxquels font face les institutions financières en matière de gestion des risques de transition. Le risque de transition fait référence aux tensions financières découlant des changements dans les politiques climatiques, la confiance des consommateurs et des entreprises, ou les technologies associées à la transition vers une économie plus verte.
Les résultats du Rapport indiquent que les pertes de crédit attendues sur la durée de vie projetée d'un actif dans les secteurs vulnérables aux risques de transition augmenteront de 73 %, et se concentreront particulièrement dans les secteurs exposés aux combustibles fossiles.
Le Rapport recommande aux institutions financières d'examiner le risque de transition propre à chaque contrepartie dans leurs transactions, en évaluant leurs émissions de gaz à effet de serre, leur consommation d'énergie et leur stratégie d'adaptation climatique. Une fois de plus, le Rapport souligne le manque de données fiables comme obstacle majeur à cette démarche.
Conclusion et prochaines étapes
L'AMF et le BSIF ont indiqué que les résultats de l'ENASC seront intégrés dans les changements qu'ils apporteront à leur ligne directrice respective sur les risques environnementaux, soit la Ligne directrice sur la gestion des risques liés aux changements climatiques de l'AMF et la ligne directrice B-15, Gestion des risques climatiques, du BSIF (les « Lignes directrices »).
Les résultats de l'ENASC mettent en évidence d'importants défis liés à la disponibilité, à la comparabilité et à la fiabilité des données climatiques au sein des institutions financières canadiennes. On prévoit que l'AMF et le BSIF répondront à ces défis en intégrant aux Lignes directrices des normes plus prescriptives en matière de gouvernance des données climatiques, y compris des exigences minimales quant au niveau de granularité des données et à leur fiabilité.
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